Les éoliennes produisent de l’énergie renouvelable mais leur durée de vie limitée pose des défis environnementaux et économiques. Leur modèle doit désormais s’organiser dans une démarche d’économie circulaire.
La France compte environ 8.000 éoliennes en fonctionnement qui produisent environ 8 % de l’électricité du pays. Ces éoliennes ont une durée de vie moyenne de 20 à 25 ans, ce qui signifie qu’elles devront être remplacées ou rénovées dans les prochaines années. Ce processus de recyclage, appelé « repowering », consiste à démonter les parties usagées et à les valoriser sous différentes formes : réemploi, réparation, réutilisation, recyclage ou élimination. Le repowering touche environ 5.700 éoliennes du parc européen qui présentent un potentiel de réparation ou de remplacement d’ici 2030.
Une éolienne est composée des éléments suivants :
- Le mât et la nacelle : ils sont composés principalement de métaux (acier, cuivre, aluminium) qui peuvent être facilement recyclés.
- Le rotor : il est constitué d’un aimant permanent en néodyme, un métal rare et cher, qui peut être récupéré et réutilisé ;
- Les pales : elles sont les éléments les plus difficiles à recycler, car elles sont fabriquées à partir de matériaux composites (fibres de verre, résine, etc.) qui ne se dégradent pas facilement. Ces dernières sont broyées et utilisées comme combustible dans des cimenteries ou comme matériau de remblai dans des travaux publics dans le cas où des filiales de recyclage sont développées. Le cas échéant, elles sont mises en décharge.
En France, le recyclage des éoliennes est encadré par la réglementation sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), qui impose aux producteurs d’éoliennes de prendre en charge la fin de vie de leurs installations (cf. Article – Responsabilité Elargie des Producteurs). Par ailleurs, les exigences en matière de recyclage des matériaux d’éolienne sont fixées par des objectifs précis dans un arrêté du arrêté du 22 juin 2020 :
- Depuis le 1er juillet 2022, il est obligatoire de recycler au moins 90 % du poids total de chaque éolienne démantelée, et au moins 35 % des rotors ;
- À compter du 1er janvier 2024, le poids de l’éolienne à recycler augmente à 95 %, tandis que le pourcentage pour la nacelle et les pales augmentera jusqu’à un minimum de 55 % d’ici 2025.
Cette mesure favorise le basculement de l’industrie des éoliennes vers dans une démarche d’économie circulaire.
Nos voisins européens font preuve également d’ingéniosité en innovant dans les procédés de recyclage des éoliennes, par exemple :
- Aux Pays-Bas, l’entreprise FiberCore a mis au point un procédé qui permet de séparer les fibres de verre des résines et de les réutiliser pour fabriquer des ponts ou des passerelles.
- En Allemagne, l’entreprise Neocomp a créé un procédé qui transforme les pales en granulés qui peuvent servir à produire de l’énergie ou du plastique ;
- Au Danemark, l’entreprise Vestas, a réussi à produire des pales 100 % recyclables, qu’elle souhaite commercialiser sur le marché.
Enfin, l’Etat oblige les exploitants d’éoliennes à souscrire des garanties pour financer le démantèlement et le recyclage des éoliennes en fin de vie, car ces dernières présente un risque d’abandon par leur exploitant et deviennent ainsi des déchets « très » visibles dans la nature.
Les seuils de garantie fixés s’avèrent cependant insuffisants au regard du coût réel et du recyclage du démantèlement (400.000 €).
En cas d’abandon par l’exploitant de l’éolienne, ce sera l’Etat qui héritera automatiquement des parcs éoliens et donc de la charge de leur démentiellement et de leur recyclage.
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