L’Analyse Cycle de Vie (ACV) mesure les impacts environnementaux de votre bâtiment d’entreprises tout au long de son cycle de vie.
En 2012, les activités du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont généré en France 246 millions de tonnes (Mt) de déchets, soit près des ¾ des déchets produits en France. Le secteur du bâtiment représente en 2022 environ 19 % de la production de déchets du BTP, soit 46 Mt (cf. article – Les déchets de la construction).
Afin de maîtriser et limiter la consommation de ressources naturelles non renouvelables, la solution est de favoriser l’utilisation de matériaux alternatifs et plus globalement de s’engager vers une économie circulaire dans les domaines de la construction et de l’aménagement.
L’économie circulaire :
La loi relative à la Transition Energétique pour la Croissance Verte (TECV) d’août 2015 définit l’économie circulaire en la comparant à l’économie linéaire (article L.110-1-1 du Code de l’environnement) :
L’économie linéaire est un modèle qui consiste à “extraire, fabriquer, consommer, jeter” et qui ne prend pas en compte les enjeux du développement durable et les limites planétaires. Dans cette doctrine, les ressources sont consommées de façon illimitée, or elles ne sont pas infinies et nous devons les préserver.
A l’inverse, l’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. En résumé, il s’agit de passer d’une société du tout jetable à la production de biens et services durables, tout en en préservant les matières premières, l’eau, l’énergie et en limitant la production des déchets et le gaspillage (cf. article – Les déchets de la construction ; la loi sur l’Eau protège le milieu aquatique).
Le secteur du bâtiment est concerné par l’économie circulaire car il produit aujourd’hui en France 246 millions de tonnes de déchets par an (cf. article – Les déchets de la construction), mais également car à lui seul, le secteur du bâtiment représente 25% des émissions françaises de gaz à effet de serre (cf. article – La neutralité carbone : l’objectif du XXIe siècle).
Le concept d’économie circulaire a été accéléré par la promulgation de la loi AGEC (Anti-Gespillage & Economie Circulaire) du 10 février 2020 (cf. article – Les déchets de la construction).
De plus, depuis le 1er janvier 2022, loi AGEC est transposée dans le bâtiment par la mise en place d’une filière de Responsabilité Elargie du Producteur (REP) qui introduit le principe « pollueur-payeur » et plusieurs dispositifs de reprise des déchets dans le bâtiment.
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) :
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est l’outil le plus abouti en matière d’évaluation globale et multicritère des impacts d’une construction ou d’un matériau dans son environnement et tout au long de son cycle de vie. L’ACV recense et quantifie, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. Elle en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux.
La RE 2020 utilise la méthode de l’ACV dynamique (à l’inverse de la méthode de l’ACV statique) afin d’évaluer l’impact carbone des matériaux de construction qui composent le bâtiment.
L’ACV est fondée sur une double approche :
- Une approche « cycle de vie » :
Qu’il s’agisse d’un bien, d’un service, voire d’un procédé, toutes les étapes du cycle de vie d’un produit sont prises en compte pour l’inventaire des flux, du « berceau à la tombe » : extraction des matières premières nécessaires à la fabrication du produit, distribution, utilisation, collecte et élimination vers les filières de fin de vie ainsi que toutes les phases de transport.
- Une approche « multicritère » :
Une ACV se fonde sur plusieurs critères d’analyse des flux entrants et sortants. On appelle « flux » tout ce qui entre dans la fabrication du produit et tout ce qui sort en matière de pollution. Parmi les flux entrants, on trouve par exemple ceux des matières et de l’énergie : ressources en fer, eau, pétrole, gaz, etc. Quant aux flux sortants, ils peuvent correspondre aux déchets, émissions gazeuses, liquides rejetés, etc.
Au total, bien que l’ACV ait été qualifiée d’expérimentale au début du XXIe siècle, sa pratique et sa normalisation au niveau international (ISO 14040 à 14043) en font aujourd’hui un outil performant et reconnu afin de mesurer les impacts d’une construction ou d’un matériau dans son environnement tout au long de son cycle de vie. En effet, les résultats de l’ACV peuvent être utilisés pour des besoins d’écoconception, d’affichage environnemental ou encore d’orientation des politiques publiques.
Recommandation : consultez votre architecte qui vous assistera dans la collecte des renseignements relatifs au calcul de l’ACV