retour aux articles

La toiture végétalisée améliore la performance énergétique de votre immeuble

Environnement

Quels sont les avantages d’une toiture végétalisée ?

Adoptée le 22 août 2021, la Loi Climat & Résilience intègre de nouvelles dispositions en immobilier d’entreprises, tels que les obligations d’intégrer des procédés de production d’énergies renouvelables ou de végétalisation des toitures des bâtiments, l’obligation de pré-équipement en IRVE et en séparateurs d’hydrocarbures.

Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, toutes les demandes d’autorisation d’urbanisme portant sur une nouvelle construction ou une extension d’un bâtiment existant de plus de 1 000 m² d’emprise au sol, sont soumises à la mise en place en toiture de panneaux photovoltaïques (PV) en toiture du bâtiment ou de toitures végétalisées, à hauteur de 30% de la surface totale d’emprise au sol du bâtiment. Exemple : emprise au sol de 1 000 m² = 300 m² de végétalisation ou panneaux photovoltaïques en toiture de l’immeuble.

Opter pour une toiture végétalisée, plutôt que des PV, présente des avantages. En effet, la toiture végétalisée est multifonction car elle sert à la fois d’étanchéité, d’isolant thermique, de couche de support pour des végétaux et de décoration végétale en toiture de votre immeuble d’entreprises. Elle héberge également une biodiversité élevée favorisant ainsi la pollinisation des végétaux, dont la diversité diminue à proximité des centres urbains très artificialisés.

La toiture végétalisée se compose des éléments suivants :

  • Du support accueillant la végétation et prenant appui sur la structure de l’immeuble. Le bac de support peut être en bois, en dalle béton ou en tôle d’acier ;
  • D’un pare-vapeur ;
  • D’un isolant thermique qui est couplé avec la couche végétale (qui n’est à elle seule pas suffisamment performante) afin de réguler la température au sein du bâtiment ;
  • D’une étanchéité spécifique qui ne peut être perforée par les racines des végétaux présents dans le bac ;
  • D’une couche de drainage pour assurer la régulation du flux d’eau ;
  • D’une couche de filtration ;
  • D’une couche de substrat qui va servir d’accroche et de nutriments aux végétaux ;
  • Des végétaux eux-mêmes qui sont choisis en fonction des attentes esthétiques du maître d’ouvrage, des contraintes techniques liées à la couverture et à la structure de l’immeuble (charge des végétaux, résistance de structure de l’immeuble).

La toiture végétalisée est plutôt réservée aux toitures d’immeubles à faible pente (30 % maximum) et aux toitures terrasses.

Il existe trois grands types de couvertures végétalisées :

  1. La couverture extensive :

Elle permet d’avoir une végétation sur une couche de substrat de faible épaisseur (moins de 10 cm en général) et présente l’avantage d’apporter peu de charge à la structure existante. Le rendu final n’est pas celui d’un jardin mais plutôt celui d’une couche rase donnant l’impression d’être composée de mousses et de lichens de différentes couleurs. Elle nécessite peu d’entretien et son coût est relativement peu élevé, mais le choix de végétaux est très limité.

  • La couverture semi-extensive :

Elle utilise une couche de substrat d’environ 10 à 30 cm pour un poids moyen deux fois plus élevé que la couverture extensive. La couverture semi-extensive constitue une solution alternative qui permet d’accueillir davantage de végétaux que la couverture extensive, sans toutefois obtenir un jardin. L’entretien et le coût d’une couverture semi-extensive sont plus élevés qu’une couverture extensive.

  • La couverture intensive :

Elle permet d’accueillir en toiture de l’immeuble un jardin tel qu’on en trouve au sol. Elle offre des possibilités d’aménagements végétalisés bien plus importants que la couverture extensive et semi-extensive. Cependant son poids, son coût direct (installation) et indirect (renforcement charpente) ainsi que son entretien sont beaucoup plus importants que les deux autres types de couverture précitées.

Seules les deux premières solutions peuvent être adaptées aux couvertures en bac acier qui composent la majorité des couvertures des locaux d’entreprises neufs comme anciens. La couverture intensive, au regard de sa charge élevée, impose quant à elle de recourir à une dalle en béton.

L’installation d’une toiture végétalisée, impose le concours des prestataires suivants :

  • Un architecte ;
  • Un bureau d’études structure car elle oblige de réaliser des calculs de charges correspondant aux limites de résistance des bacs acier eux-mêmes, de la structure support (charpente métallique, béton ou bois), des outils d’entretien et du transfert de charge sur les points d’appui au sol ;
  • D’un charpentier s’il y a besoin de renforcer la charpente de l’immeuble pour accueillir le complexe ;
  • D’un couvreur bardeur qui posera le bac acier et les couches thermiques et d’étanchéité ;
  • D’un paysagiste pour la pose au sein du bac des différentes couches du complexe qui doivent être parfaitement posées, pour le choix, l’implantation et l’aménagement esthétique des végétaux.

Mais la toiture végétalisée présente également les inconvénients suivants :

  • Même si elle est traitée à cet effet, elle est sensible à la corrosion et à l’usure par oxydation ;
  • Son coût élevé ;
  • Son entretien complexe et couteux ;
  • Son poids élevé.

Au total, installer une toiture végétalisée sur votre immeuble d’entreprises présente de nombreux avantages mais sa technicité élevée doit inciter le maître d’ouvrage à faire preuve de vigilance et à s’entourer de professionnels experts qui l’accompagneront dans son projet d’installation. Le maître d’ouvrage peut également être tenté d’installer plutôt des panneaux photovoltaïques.

Recommandation : consultez votre architecte qui vous accompagnera dans l’installation d’une toiture végétalisée.

Publié le 19 mars 2023