retour aux articles

Plan sobriété énergétique – quel impact pour les entreprises ?

Environnement

Quels sont les leviers d’action pour les entreprises face à la sobriété énergétique ?

Très attendu, le Plan de sobriété énergétique a été présenté jeudi 6 octobre 2022. Basé sur le travail de neuf groupes thématiques, dont un sur les entreprises, il propose une série de mesures afin d’atteindre l’objectif cible : réduire la consommation énergétique de 10% en deux ans (2023 et 2024). Mais en quoi consiste ce plan de sobriété pour les entreprises et quelles sont leurs obligations à l’avenir pour atteindre ces objectifs ?

Dans un contexte de guerre en Ukraine, de crise énergétique et de dérèglement climatique, le plan de sobriété nous pousse à revoir nos habitudes et à accélérer la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles (représentent 2/3 de notre consommation d’énergie finale).


Chaque plan d’action par secteur comprend des mesures de réduction de la consommation énergétique quantifiées.
Plan d’action du secteur des Entreprises et organisation du travail :
Ce plan d’action est destiné à l’ensemble des entreprises, y compris industrielles, et se décline en diverses actions concrètes à mettre en œuvre au sein des établissements organisées en 6 chapitres :

  1. Lutter contre le gaspillage et encourager les économies d’énergie :
  • Appliquer des consignes strictes sur les températures dans les locaux ;
  • Éteindre l’éclairage intérieur des bâtiments dès inoccupation ;
  • Réduire l’éclairage extérieur, notamment publicitaire, et l’éteindre au plus tard à 1h00 ;
  • Dans des bureaux, améliorer l’éclairage et l’automatiser avec la détection de présence et d’asservissement à la lumière du jour : cela réduit immédiatement 10 % de sa facture électrique globale ;
  • Diagnostiquer la performance des bâtiments et l’isolation des infrastructures (sols, fenêtres, murs, etc.) et installer des dispositifs de gestion technique des bâtiments (cf. article – L’enveloppe du bâtiment est un facteur de consommation d’énergie) ;
  • Utiliser des outils de pilotage et suivre en temps réel les consommations énergétiques ;
  • Sensibiliser les salariés aux écogestes, notamment sur les usages numériques (cf. article – Sensibiliser l’occupant permet de réduire la facture énergétique du local) ;
  • Relayer auprès des salariés les alertes relatives aux périodes de tension sur le réseau via le dispositif ÉcoWatt, afin qu’ils adaptent leur consommation en conséquence.
  1. Mieux régler, adapter et déployer les dispositifs de management de l’énergie :
  • Mettre en place des solutions techniques moins énergivores (remplacement du matériel et équipements, éclairage basse consommation) ;
  • Contractualiser avec les fournisseurs, sous-traitants et autres parties prenantes amont et aval, y compris les clients, en intégrant des dispositions de sobriété énergétique ;
  • Mettre en place des dispositifs de chauffage autonome ou de récupération de chaleur.
  1. Mieux faire connaitre et mettre en œuvre les dispositifs existants de soutien à la mobilité durable en entreprise (cf. article – Loi LOM – généralités) :
  • Regrouper les déplacements et supprimer les déplacements inutiles : recourir à la voie aérienne, lorsque le temps de trajet par voie ferroviaire est supérieur à 4 heures pour un aller ou 6 heures aller-retour dans une même journée ;
  • Déployer le forfait mobilités durables ainsi que le dispositif crédit mobilité pour les salariés bénéficiant de véhicule de fonction ;
  • Optimiser ou créer et contractualiser avec les partenaires sociaux des plans de mobilité. Cela permettra, entre autres, de privilégier les véhicules électriques à faibles émissions pour les flottes d’entreprise (cf. article – Pré-équipement des IRVE).
  1. Repenser l’organisation du travail, au regard des objectifs de sobriété dans une démarche 2021 d’animation concertée :
  • Désigner ou créer dans chaque établissement un ambassadeur ou référent de la sobriété énergétique ;
  • Présenter une trajectoire de réduction de la consommation d’énergie de l’entreprise et le plan d’actions mené en faveur de la sobriété énergétique au comité social et économique (CSE) ou aux délégués syndicaux.
  1. Prévoir une organisation en télétravail pour les situations d’urgence :
  • En cas de tension particulière sur le réseau (signal ÉcoWatt rouge), prévoir avec les partenaires sociaux une organisation en télétravail adaptée. Le télétravail, associé à la fermeture des bâtiments concernés, pourrait être déclenché dans les situations d’urgence en cas de tension importante sur le réseau électrique, afin de maximiser les économies d’énergie liées à l’activité dans les bâtiments.
  1. La sobriété dans les usages numériques est un levier d’action en entreprise :
    Les équipements informatiques dans les bureaux d’une entreprise représentent 21 % de sa consommation d’électricité et 75 % de leur consommation ont lieu en période d’inactivité (appareils en veille la nuit par exemple). Par ailleurs, le numérique pourraient augmenter de manière significative de +60 % en 2040 représentant ainsi 6,7 % des émissions nationales de CO2 (cf. article – Décret tertiaire – généralités).

Dans ce contexte expansionniste, il semble urgent de bâtir une véritable stratégie et un pilotage de la sobriété numérique :

  • Définir et mettre en place un plan de transformation sobriété numérique pour l’ensemble de l’entreprise ;
  • Rationaliser le stockage des données au sein de l’entreprise et mettre en place des mécanismes de bonne hygiène de gestion des documents et des e-mails ;
  • Adapter les systèmes de refroidissement des serveurs qui stockent les données ;
  • Encourager les collaborateurs à utiliser le wi-fi lorsqu’il est disponible dans l’entreprise ;
  • Eteindre le matériel réseau quand il n’est pas utilisé dans l’entreprise ;
  • Réduire la luminosité des écrans et éteindre le ou les écrans supplémentaires lorsqu’ils ne sont pas nécessaires ;
  • Eteindre le poste de travail en cas d’absence ;
  • S’équiper sobre et durable ;
  • Avant d’acheter un appareil, s’orienter vers des produits porteurs de labels environnementaux, plus respectueux de l’environnement et de la santé, comme EPEAT et TCO Certified ;
  • Privilégier les appareils les moins gourmands en énergie et les plus durables, grâce à l’indice de réparabilité.

Recommandation : consultez votre bureau d’étude qui vous assistera dans la définition d’un plan d’action pour réduire votre consommation énergétique.

Publié le 4 octobre 2022 par Pierre FUCHS