L’hydrogène vert est un levier de diminution des émissions de CO2, du coût de l’électricité et d’atteinte des objectifs du Décret Tertiaire.
Dans le cadre du plan « France Relance 2023 », la France a fixé comme objectif de devenir l’un des leaders de production d’hydrogène vert (décarboné) et des énergies renouvelables (cf. article – Panneaux photovoltaïques). Cette ambition s’inscrit dans le cadre des objectifs de réduction des consommations énergétiques des entreprises imposées à la fois par le Plan de sobriété énergétique et par le Décret tertiaire afin de permettre une réduction de leurs émissions de gaz à effets de serres (cf. article – La neutralité carbone : l’objectif du XXIe siècle).
Comme l’électricité, le dihydrogène (H2), plus communément appelé hydrogène par abus de langage, est un vecteur énergétique et non une énergie en tant que telle. C’est-à-dire qu’elle est produite au moyen d’une réaction chimique à partir d’une ressource primaire.
Pour des raisons économiques, 95 % de l’hydrogène en circulation sur le marché est produit à partir d’énergies fossiles (par reformage du gaz naturel) : cette solution est la moins coûteuse mais fortement émettrice de CO2 (Gaz à effet de serre), accélérant ainsi le réchauffement climatique de notre planète.
Mais il existe différentes techniques permettant de produire de l’hydrogène et notamment à base d’énergies renouvelables :
1. L’hydrogène vert, aussi appelé l’hydrogène « renouvelable » ou « décarboné » commence à se faire une place dans le paysage énergétique. Il est fabriqué par électrolyse de l’eau, à partir d’électricité produite grâce aux énergies renouvelables (ou grâce à l’énergie nucléaire décarbonée).
L’hydrogène est naturellement présent dans la molécule d’eau (H2O), la technique de l’électrolyse consiste à séparer H2 de l’O en « cassant » des molécules d’eau à l’aide d’un courant électrique (via un électrolyseur), afin d’en extraire le dihydrogène (H2).
Attention : pour que cet hydrogène soit considéré comme vert ou décarboné, l’électricité consommée par les électrolyses doit être elle-même décarbonée, c’est-à-dire qu’elle doit être issue d’énergies renouvelables à l’exemple des Panneaux photovoltaïques.
L’électrolyse est encore peu répandue car nettement plus coûteuse (2 à 3 fois plus chère que le reformage du gaz naturel).
2. Le reformage du gaz naturel (méthane) à la vapeur d’eau, est la technique la plus répandue et la moins coûteuse. A partir d’une énergie fossile (méthane), cette technique permet d’obtenir un mélange contenant de l’hydrogène (H2) et du CO2.
Cette technique peut se décliner en 2 alternatives :
2.1. Le CO2 émis lors du processus peut ensuite être capté pour être stocké ou réutilisé, afin de produire de l’hydrogène vert (décarboné), car sa production n’aura pas consommé directement de gaz naturel (méthane) pour être produit. Ainsi, le « poids carbone » de la ressource en hydrogène sera moindre comparé au reformage du gaz naturel qui est directement consommateur d’énergies fossiles (méthane) ;
2.2. Il est possible également de produire de l’hydrogène vert à partir de reformage du gazen remplaçant le gaz naturel (méthane) par du biométhane (méthane issu de la fermentation de la biomasse). En effet, la biomasse est une énergie renouvelable et l’hydrogène produit est en conséquence neutre en carbone.
L’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables vise à remplacer progressivement les énergies fossiles dans les grands secteurs émetteurs de carbone, tel que le bâtiment, l’industrie et le transport.
Mais le déploiement de la production d’hydrogène vert est freiné aujourd’hui par son coût de production. L’industrialisation et le déploiement à grande échelle de l’électrolyse permettrait d’augmenter la taille des électrolyseurs, leurs volumes de production, et donc de réduire le coût de production de l’hydrogène vert de plus 1/3.
Au total, l’hydrogène vert est un levier, grâce aux énergies renouvelables, de diminution de gaz à effet de serre, de réduction du coût de l’électricité et d’atteinte des objectifs du Décret Tertiaire. Sa production est encore trop coûteuse aujourd’hui mais diminuera très rapidement dans les trois prochaines années.
Recommandation : consultez votre bureau d’étude thermique qui vous assistera dans la définition d’un plan d’action pour améliorer la performance énergétique de votre immeuble.