L’intensification de l’hydrogène décarboné se présente commune une alternative énergétique et un axe de développement économique.
Dans le cadre du plan « France Relance 2023 », la France a fixé comme objectif de devenir l’un des leaders de production d’hydrogène vert (décarboné) et des énergies renouvelables (cf. article – Panneaux photovoltaïques). Cette ambition s’inscrit dans le cadre des objectifs de réduction des consommations énergétiques des entreprises imposées à la fois par le Plan de sobriété énergétique et par le Décret tertiaire afin de permettre une réduction de leurs émissions de gaz à effets de serres (cf. article – La neutralité carbone : l’objectif du XXIe siècle).
Depuis la guerre en Ukraine, de nombreux pays ont accéléré le développement de la filière hydrogène dans le but de décarboner leurs économies (cf. article – L’hydrogène vert : de quoi s’agit-il ?) et réduire leur dépendance aux énergies fossiles.
À toutes les échelles, l’hydrogène bas carbone (et pas seulement renouvelable) s’est démocratisé et les acteurs considèrent cette ressource comme un moyen de décarbonation de leur économie.
À l’échelle internationale, des travaux de normalisation (ISO) ont été lancés sur l’électrolyse, et plus particulièrement sur la réduction de l’empreinte carbone de l’hydrogène dans son processus de production.
L’Union Européenne planche actuellement sur la mise en place d’un cadre réglementaire sur l’hydrogène, dont les principales contraintes vont être adaptées à l’échelle française en 2023.
Par ailleurs une réflexion européenne murie au sujet des infrastructures nécessaires à la production et à l’acheminement en Europe de l’hydrogène. Cette réflexion a abouti au projet européen de création d’interconnexions entre les différents pays membres.
La France ambitionne aujourd’hui de déployer la production d’un hydrogène bas carbone produit localement à partir de renouvelables et de nucléaire. Ses ambitions s’inscrivent dans celles du projet de loi portant sur l’accélération des Energies Renouvelables en France.
L’objectif est de simplifier les procédures administratives afin de rendre possible « en quelques mois », l’implantation de nouveaux sites industriels sur le territoire français dans le domaine des énergies renouvelables. L’hydrogène est en première ligne, car le projet prévoit le déploiement de la production d’électrolyses en France, qui permettra grâce à la mutualisation des moyens de production, de baisser les coûts de production. Cette stratégie contribuera à rendre plus attractif le prix de vente de l’hydrogène renouvelable ou bas carbone.
L’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables vise à remplacer progressivement les énergies fossiles dans les grands secteurs émetteurs de carbone, tel que le bâtiment, l’industrie et le transport.
Le secteur du bâtiment est le plus gros consommateur d’énergie en France (responsable de 46% de la consommation énergétique du pays et de 25% des émissions de CO2 à l’échelle nationale). Par ailleurs, à l’heure où le confort d’usage et la performance énergétique de l’immeuble sont au centre des aspirations des utilisateurs, l’hydrogène se dessine comme une alternative énergétique pour obtenir des bâtiments plus autonomes.
L’hydrogène permettrait d’alimenter en électricité et en chaleur des bâtiments car il offre une solution de stockage et de flexibilité qui peut répondre aux nouvelles réglementations thermiques et environnementale des bâtiments (cf. article – RE2020 Tertiaire) et atteindre en 2023 les objectifs fixés par le Décret Tertiaire. Cependant, pour produire de l’hydrogène vert dans les immeubles, il serait nécessaire d’installer des systèmes de production d’énergies renouvelables, tel que des panneaux photovoltaïques, et une minicentrale de production d’hydrogène par électrolyse, alimentés par l’énergie renouvelable des panneaux photovoltaïques. Or, la production d’hydrogène avec les énergies renouvelables (hydrogène renouvelable) demeure légèrement plus chère que la production à partir des énergies fossiles.
Ainsi, pour l’instant, il est coûteux d’alimenter totalement un bâtiment grâce à l’hydrogène (vert ou pas), mais le progrès technologique devrait permettre d’apporter de nouvelles solutions techniques dans les très prochaines années.
Au total, l’hydrogène est principalement réservé à la mobilité douce et trop peu déployé dans le bâtiment, car peu efficient par manque d’économies d’échelles. Cependant l’Europe et la France ambitionnent aujourd’hui de déployer la filière hydrogène et de produire localement un hydrogène bas carbone bon marché à partir d’énergies renouvelables et/ou de nucléaire.
Recommandation : consultez votre bureau d’étude thermique qui vous assistera dans la définition d’un plan d’action pour améliorer la performance énergétique de votre immeuble.