Quels sont pour les constructions neuves comme existantes, les risques liés au retrait-gonflement des argiles ?
Les sols de construction des bâtiments sont très hétérogènes. Ils varient en fonction de leur texture et de leur structure. Ils peuvent être sableux, limoneux, argileux ou humifères. Dans le cadre de la construction d’un bâtiment, il est important en immobilier d’entreprise de connaître la nature du sol qui va accueillir ou qui accueille déjà la construction. Celle-ci peut se faire notamment grâce à la réalisation d’une étude de sol préalable. Le choix du type de fondation d’un bâtiment va ainsi dépendre étroitement de la nature et la qualité du sol et du sous-sol du terrain.
Les sols argileux doivent faire l’objet d’une attention particulière car ces derniers sont frappés par un phénomène encore méconnu du grand public mais qui impacte gravement les constructions existantes et qui tend à se développer : le « retrait-gonflement des argiles ».
Attention : ce phénomène touche nombre de régions françaises et les propriétaires de bâtiments situés dans des zones argileuses, qui sont des zones à risque, doivent être très vigilants. Car l’augmentation des vagues de sécheresse que nous subissons, augmente considérablement le risque de survenance de ce phénomène provoquant ainsi des désordres à l’ouvrage.
Ce phénomène aussi simple que destructeur est lié aux mouvements du sol accueillant les constructions. En effet, certains terrains argileux ont la particularité de changer d’aspect et de volume selon leur teneur en eau.
Concrètement, ces sols se contractent et se rigidifient sous l’effet de la sécheresse. Ensuite, avec l’humidité, ils adoptent une forme malléable et gagnent alors en volume. Ces transformations régulières occasionnent des dégâts aux fondations non-adaptées, entrainant ainsi des dommages considérables sur les bâtiments existants. Le degré de gravité évolue du désordre esthétique à l’obligation d’abandonner le bâtiment pour des raisons d’atteinte à sa solidité.
Les désordres occasionnés au bâtiment peuvent être :
- La fissuration de la dalle et des structures ;
- La distorsion des portes et des fenêtres ;
- Le décollement des bâtiments annexes ;
- La dislocation des dallages et des cloisons ;
- La rupture des canalisations enterrées.
Les constructions les plus vulnérables sont les constructions légères de plain-pied et celles aux fondations peu profondes ou non homogènes. Par ailleurs, plusieurs facteurs expliquent la survenance de ce désordre tel que les terrains en pente ou hétérogènes, l’existence à proximité du bâtiment de sous-sols partiels, d’arbres, ou encore d’une circulation d’eau souterraine, etc.
En France, entre 1990 et 2014, 9 milliards d’euros d’indemnisation ont été versées par l’Etat aux sinistrés au titre de l’indemnisation des catastrophes naturelles. Cela représente 375 millions d’euros par an, sachant que les assurances remboursent souvent seulement qu’une maigre partie des dommages.
Attention selon la gravité du dommage, le coût direct d’un sinistre peut varier entre 10.000 € et 500.000 €, voire davantage selon la taille du bâtiment
Dans ce contexte, l’Etat a décidé de lutter contre ce phénomène en mettant en place une série d’outils afin d’informer le grand public et de prévenir le risque. Ces outils et mesures seront abordés dans un prochain article de blog.
Au total, les investisseurs et les propriétaires de bâtiments doivent avant tout vérifier si leur bâtiment se situe sur une zone assujettie à ce phénomène. Si tel est le cas, ces derniers doivent prendre les mesures techniques nécessaires sur leur bâtiment le plus rapidement, afin de limiter le risque de survenance d’un dommage futur au regard de l’accélération des vagues de sécheresse.
Recommandation : consultez votre architecte qui vous assistera dans la réalisation d’une étude géotechnique ou le choix des fondations de votre ouvrage.